
Mort à 31 ans, Pic de la Mirandole est un Rimbaud avant la lettre, un encyclopédiste avant Diderot, un franc-maçon avant Anderson, un adepte du syncrétisme des Anciens mystères égyptiens, de la kabbale et des oracles chaldéens.
Son savoir cyclopéen, critiqué par Voltaire et Descartes, comme l’idée de convoquer à Rome toutes les élites à disserter sur 900 propositions « sur l’homme » , vont attirer sur lui les foudres de l’église ; il sera taxé d’« hérétique » sur treize de ces propositions.
En 1494, il sera empoisonné par un Médicis, victime d’une trop grande clairvoyance.
Ami des Humanistes et de Marsile Ficin, cet apôtre du néo-platonisme placera « l’homme » comme la merveille première de la création, le miroir obligé de l’Ineffable ; comme un philosophe moderne respectueux de la tradition chrétienne, noblesse oblige, car il fût prince de la Concordia.
Son universalisme, dans la deuxième partie de sa vie très courte, fut modifié par suite des turbulences politiques des états italiens, mais il donnera le signe du savoir et celui de la connaissance dans la cité du soleil si chère à Campanella.
Son audace légendaire, deuxième étape nécessaire à la philosophie appliquée, ne permettra pas à Pic de passer à la troisième qualité de l’éternel silence de l’apprenti, compte tenu de sa mort prématurée ...